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recueil de nouvelles

                     BIOGRAPHIE :

    Abdelmalek AGHZAF,

    Né à Azrou, ville du Moyen Atlas, au Maroc, en 1952.

    Études primaires à Azrou et à Aït Ishaq. Études secondaires à Khénifra. Études universitaires  et carrière de professeur de langue et de  littérature françaises à Fès.

    Père de trois enfants. Retraité depuis fin 2012.

                     DÉDICACE :    

    À l'âme et à l'esprit de mon père et de ma mère,

    À mon frère et camarade Brahim, à mon épouse Nezha, à Dalal, Amjad et Nejma, mes enfants.

                     PRÉFACE : 

    Comme dans toute expérience d'écriture, la nouvelle, comme genre littéraire, est sans aucune autre prétention. L'acte d'écrire, de relater des histoires est avant tout un besoin personnel. Celui de s'exprimer et d'en partager le plaisir, les idées, les sensations et les sentiments avec  autrui.

     Toujours est-il que c'est au lecteur de juger un tel travail. L'aimer ou ne pas l'aimer ; l'apprécier et l'oublier, comme pour toute autre création artistique.

                     Remerciements :     

                    À monsieur Alain Bonati et à monsieur  Bruno Challard,

      toute ma gratitude et mon respect d'avoir accepté de lire ma production écrite, d'en faire le suivi et de la faire éditer en  "Recueil de nouvelles", recueil de poésies et recueil de méditations, réflexions et chroniques.

       Je les remercie vivement pour leur grande confiance, leur  générosité, leurs encouragements et leur  amour pour la littérature.

       Mon blog où figurent tous mes recueils et tous mes écrits :

       http://azraoui.e-monsite.com/blog

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       «Il faut que la pensée voyage et contemple, si l'on veut que le corps soit bien.»  

                                                      ALAIN KAN

                                                 Nouvelles et Contes du Moyen Atlas : 

                                                              Oumedda, l'infortuné              

                                              En hommage à Boussetta Omar, en souvenir d'une grande générosité.

    Les années de plomb avaient bien touché la nation de long en large.

    Beaucoup de familles connurent profondément, plus que l'humiliation, les exactions de toutes sortes.

    Une vraie oppression sans pareil avec le sens même du terrorisme le plus fanatique où l'appareil de l'État jouait un de ces rôles les plus sinistres, marquant pour longtemps aussi bien des individus simples que des familles à notoriété locale, régionale et historique, que des tribus toutes entières se rappelleront toujours. 

    Certains parlèrent même d'un génocide caractérisé et systématique.

    Ainsi les Aït Khouya, à El Borj, à l'entrée de Khénifra connurent les plus difficiles années soixante dix du siècle passé et payèrent un des lourds tributs, en terre et en hommes(hommes, femmes, enfants) non pas pour leur soulèvement contre le pouvoir Makhzénien mais surtout parce qu'ils prêtèrent main forte aux acolytes armés d'Al Basri, prenant comme fief de leur "Révolution" à la Che Guevara, le Moyen Atlas.

    Les Aït Khouya, tribu des Zayans, étaient connus de tout temps pour leur courage, leur témérité et leur forte résistance contre la pacification française.  Ils étaient de farouches combattants. Les plus redoutés de tous ceux qui participèrent à la fameuse bataille de "El Hri"

Ils faisaient partie de l'armée de libération jusqu'en 1958.

    Oumedda était l'un de ses grands chefs charismatiques qui finit par être enrôlé, à ce titre, par les "Basristes", pour sa connaissance particulière de la montagne et pour son expérience de la guérilla.

     Le mal fut fait, quand quelques décennies après le retour de Mohamed V  de l'exil forcé et l'avènement de l'indépendance, le bruit des armes se fit entendre tout le long des forêts de chênes et de cèdres du Moyen Atlas, surtout autour du lac "Aglmam Aziza".

    C'étaient les années dures du règne du feu Hassan II.

    Khénifra et sa région devinrent zone militaire. On pourchassait les "infiltrés" armés du pays voisin, l'Algérie, de Oujda à Marrakech, à travers les reliefs très accidentés. Dans les bourgades du piémont, on organisait des groupes de rabattage de maison en maison, chaque famille devait présenter un volontaire, l"Amzzough" , en berbère, ou la'"Ouedniya", en arabe, ou encore "Tahyyaht", ou la battue, comme lors de la chasse collective au sanglier.

   À Aït Khouya, on vidait les mansardes et les tentes berbères manu militari, on envoyait les hommes, les femmes, moins jeunes, plus jeunes. Tous, sans aucune exception, à un quartier spécial, à la prison Sidi Saïd, à Meknès, ou on les engouffrait dans des hangars, dans la faim et le froid, en attendant les ordres d'en haut qui tardaient toujours de venir. C'était, en quelque sorte, couper les "Révolutionnaires" de leurs bases arrières.

  Très souvent, en plus des vols très fréquents, à basse altitude, des hélicoptères militaires, la panique générale gagnait le souk de la capitale des Zayans, on allait jusqu'à même prétendre  l'existence d'une bombe à l'unique salle de cinéma de la région, "l'Atlas". Alors, on l'évacuait. On voyait des bataillons de soldats escalader la "Table Zayan", plateau au nord- est de la cité rouge.

  On ne se sentait en sécurité qu'une fois, autour du Kanoun ( ou braséro ), la porte de la maison fermée à trois tours, échangeant des informations ou des nouvelles du jour, ni bien fondées, ni véridiques, ni complètes. C'était par ouï-dire, de bouche à oreilles. Tout le monde informait, en catimini, tout le monde. Tout le monde ne disait pas la Vraie " vérité" de  peur de tomber en représailles des uns ou des autres. Il n'y avait pas de journaux ou ils étaient rares. La radio et la télévision étaient bien ailleurs.

  Quand on avait quelques informations -toujours -  en compte - gouttes, c'était de la bouche même des victimes ou d'un parent éloigné ou intouchable !

  Pour longtemps, les familles des Aït Khouya furent contraintes au silence des morts.

  Bien plus tard, une information tomba, un jour de  ces années d'insouciance totale, entre les inter-lignes footballistiques, qu'un certain Oumedda mourut de mort naturelle, quelque part, en terre d'exil, en  Algérie, loin de sa terre, de sa tribu et de sa famille.

   Bien des années, après le discours de Mohamed VI, à Ajdir, autour de la culture et de la langue Tamazight, que certaines langues commencèrent à se délayer. C'étaient quelques vieilles personnes, encore vivantes, attendant l'heure fatidique de rendre l'âme, qui relatèrent la triste et malheureuse épopée comme unique legs ultime et légitime d'une génération passée.

  Pour le compte de qui? Pour quelle raison? On n'en savait rien, toujours est-il que les eaux d'Oum Errabia continuaient leur cours, de méandres en méandres, de El Borj à Khénifra, serpentant vallées et plaines, emportant les tristes souvenirs, pour enfin les ensevelir au fond des abysses de  l'Atlantique .

                  Fès, le 17/02/2013.

         Xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxcccccx ( voir la suite, ci-après ). %

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