Recueil de Poésies : Voix et Parole du Silence.
la parole est la voix du silence.
RECUEIL DE POÉSIES :
VOIX ET PAROLE DU SILENCE.
BIOGRAPHIE :
Abdelmalek AGHZAF,
Né à Azrou, ville du Moyen Atlas, au Maroc, en 1952.
Études primaires à Azrou et à Aït Ishaq. Études secondaires à Khénifra. Études universitaires et carrière de professeur de langue et de littérature françaises à Fès.
Père de trois enfants. Retraité depuis fin 2012.
DÉDICACE :
À l'âme et à l'esprit de mon père et de ma mère,
à mon frère Brahim, à mon épouse Nezha et à mes enfants Dalal, Amjad et Nejma,
à mes amis et à ma grande famille.
PRÉFACE :
La poésie est une voix perceptible ou imperceptible, présente ou absente.
Elle émane du cœur.
Elle est singulière.
Elle est plurielle.
Elle ressemble à celle du Chamane ou de de l'Oracle dans son discours solennel, universel où la Nature dans son silence parle un langage en transe que seules les âmes sensibles déchiffrent et captent, comprennent et apprécient dans une sorte de communion et s'élèvent en apothéose transcendantale et prophétique vers le monde des délices de l'esprit.
Remerciements :
À ALAIN BONATI et à Bruno Challard
Toute ma gratitude et mon respect d'avoir accepté de lire ma production écrite, d'en faire le suivi et de la faire éditer en " Recueil de poésies : voix et parole du Silence "
Je vous remercie vivement pour votre grande confiance, votre générosité et votre amour pour la littérature.
mon blog :
http://azraoui.e-monsite.com/blog
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*Pourtant la poésie existait sur la terre avant l'écriture et avant l'imprimerie. * PABLO NERUDA
LES POÈMES :
La parole au Chamane :
Pour le chamane,
qu'il soit africain, eurasien ou amérindien,
l'essence divine réside dans toutes les créatures vivantes, animales et végétales.
Il connaît le pouvoir des plantes et sait les utiliser comme alliées pour voir au-delà des sens...
Au chevet des derniers peuples premiers :
Fermer les yeux Et écouter le Silence
Faire le vide en soi Pour approcher la lumière
Exprimer l’imagination
En de simples mots
Qui disent la poésie et la couleur
Poésie des Sens
Couleurs de l’arc- en – ciel
Mille étoiles doivent scintiller
Dans le ciel de l’esprit
Et la voix de l’Oracle
Sort du firmament soluble
Pour annoncer le Miracle :
Celui de la parole,
Celui de l’esprit,
Celui des Mages.
Ainsi s’exprimaient-ils et les poètes et les prophètes.
Ainsi coulait-elle la parole
Rivière sans fin.
Eau des sources intarissables
Sans aucune folie des grandeurs
Elle guérit les âmes qui souffrent
La transe des mots est à la bouche
Et aux lèvres des Chamanes
Elle foudroie les diables
Et apaise la flamme
Comme la première pluie,
Le Mot / l’Eau lave la vue
Nettoie le regard,
Et l’odeur de la terre
Nous rappelle notre Origine
Aucun autre parfum n’égale
Celui qui émane de la terre Celui qui nous interpelle !
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La vie,
Sur une page blanche
Trace un trait noir
Puis, un autre,
Puis, un autre, …
Construis un mur
Ouvre une brèche
Grosse comme le pouce
Passe l’index
Commence à chercher
N’importe quoi.
Que tu y trouves :
...L’amour,...
Celui du prochain
...La paix,...
Celle des humains
...La sérénité,...
Celle de l’âme
...Le bonheur,...
Celui d’être.
...C’est là, ton écriture !
Ta page blanche :
n’est plus blanche.
Ton ouvrage :
n’est plus le tien.
Et le rêve continue
Et l’écriture aussi.
Tant que tu vis,
Tant les pages se rempliront de traits, de courbes, de murs, de trous,
Jusqu’au bout, jusqu’au tombeau.
Et c’est le silence,
La page remplie
S’envole, sous les gouttelettes de pluie
Qui, peut-être effaceront la page
Pour redevenir blanche comme à la naissance !
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Aigle de l'ATLAS,
Enfin, comme un faucon, sinon un aigle royal, j'ai plané sur les cimes des cèdres de l'Atlas et scrutant l'horizon, j'ai vu la terre au firmament de l'orée, j'ai entendu le flot des youyous des femmes battant de leur gourdin la laine des peaux de moutons. Ainsi, je décidai d'élire mon nid tout près, m'installer dans ces lieux sacrés de l'amazighité. Ce fut la naissance de la métamorphose en humanité, la vraie , la plus vernaculaire, la plus humaine des peuples de la terre; depuis lors, plus rien ne peut ébranler les origines ni la véracité de la culture ni celle de la civilisation. Alors , que les chiens aboient, que les loups enragés se mettent en transe, plus rien ne brisera l'ardeur de la conviction, des siècles et des siècles , cela continuera pour toujours et à jamais.
10 septembre 2008
Poésie brève :
OMBRE
L'Ombre est un trompe-l'oeil
L'ombre est un spectre de lumière changeant
L'ombre est l'absence momentanée de la lumière
L'ombre est une abstraction de l'être
L'ombre n'est pas le néant
Elle est, elle existe à défaut du corps pensant
5 septembre 2008
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Paroles des confins du désert :
EAU À LA BOUCHE,
Sur les dunes de sable mouvant,
En scarabée, à la quête d'un ailleurs
moins nocif, plus accueillant,
MOI, homme bleu, traversant
les tempêtes et les orages de poussière
Je choisis l'errance, le voyage vers l'universel
par le Mot, par l'idée, par la pensée
À la rencontre des autres
Pour partager, avec eux, Pain et Eau,
Rêve et espoir,
Dans la sérénité, le respect et la symbiose
De la création,
Ainsi, la toile m'enveloppe, la soif m'habite.
Août 2008
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L'hymne du poète,
L'image parlée du poète
est à percevoir comme signe
d'un passé disparu
ou d'un futur à vivre
La parole chantée de l'Aède
est une transcendance de l'âme
entre la transe du rythme
et le Solfège de la rime
Tout le reste est une symphonie
tantôt heureuse, tantôt triste
Suivant la couleur du ciel
À l'Aube ou au Crépuscule
Du petit mot balbutié
À LA PHRASE TOUTE FAITE
Prends le poète comme guide
et va en voyage
très loin, là où il y a les étoiles
tout près des cimes
aux crêtes des ondes
pour entendre des voix lointaines
des sirènes dans les coquillages
des Houris dans l'écho redondant des vallées
Et sous le ciel si près à longueur
du regard embrasse la lune
Tu écouteras enfin la voie divine
te révéler les Dix lois
de la belle Création de Dieu !
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Le poète, faiseur de mots,
Il tisse la trame de la parole à sa guise
libre
il colore les mots
modeste
il transmet la sagesse
vivant
il chante l'existence
heureux
il glorifie Dieu
mélancoliquel
il bénit l'eau du ciel
et quand il est las,
il égrène le temps qui coule !
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La vie chez nous à la campagne,
La nature, il n'y a pas mieux,
La sérénité, le calme, la voix du silence
La modestie, sur la terre, mais près du ciel
Donc de Dieu, des anges, des étoiles et ....
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Oiseau sans plumes.
De tes yeux, dis-moi ce que tu vois,
De tes oreilles, dis-moi ce que tu entends,
De tes rêves, dis-moi ce que tu désires,
Je te dirais la couleur des fleurs,
Je te dirais les chants des canaris,
Je te dirais ce que pense le Printemps,
Dans sa joie, quand il fête la Création,
Dans son bonheur, quand il honore le Créateur,
Dans sa magie, quand il envoûte tous les amants.
Dis-moi, si tu me vois,
-Moi, le Temps-
Qui témoigne, qui résiste
Qui condamne
Qui arrête
L’instant de bonheur,
Les palpitations du cœur.
Oh ! Douleur du passé, du présent, du futur !
Fès, le Vendredi, 01/3/2013.
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Hogra, Brra
Triste ère que celle-ci,
L'air de dépravation souffle
La souillure de la frange.
Heure est à la fronde
Contre
Le mépris - l'avilissement - la soumission
À un autoritarisme poussé à l'extrême
Que de ségrégation
Que de dévalorisation
Des parasites d'un âge moribond
d'un temps révolu :
Esclavage et humiliation :
HOGRA
Quelle violence
Quelle injustice !
Le "Petit homme" se veut être Grand
Par arrogance, vanité, orgueil et machisme
Creusant le fossé de différence
À l'encontre des plus petits,
des plus démunis,
des moins nantis.
= "Chih", l'armoise, Nettoyage général =
Voilà ce qui manque, encore,
De Tanger à Lagouira,
Pour finir avec ce temps
De servitude et de servilité.
Hommes nés égaux
Doivent rester "ÉGO"s
= Démunis, de tous les pays,
Levez-vous
contre
LA HOGRA DE TOUS LES NANTIS,
Résistez au Zéphyr, défiez le Chergui ,
L'Heure est au Printemps
De la Raison
Justice, Justice, Justice, Justice,Justice, Justice.
Fès, le 11/3/2013
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Poème méditatif :
Et si,...
Et si Orfée avait su regarder et garder Euridice pour longtemps,
Et si le rocher de Sisyphe resta suspendu aux cimes du firmament,
Et si Néron était bien un virtuose et ne brûla point Rome,
Et si la bibliothèque d'Alexandrie ne connut jamais le fameux incendie
Et si Atlantide ne fut pas ensevelie par les abysses des océans,
Et si les cendres du Vésuve ne transformèrent les habitants de Pompéi en statues éternellement immortelles,
Et si l'Andalousie ne connut jamais cette triste débâcle,
Et si l'exode n'eut point eu lieu,
Et si le réel s'arrêta au firmament du rêve et que l'éternité emporta les tristesses et les joies au tourbillon des siècles, sans aucune trace du souvenir, sans aucune brèche dans la paroi de la mémoire, sans aucune lueur dans le voile du silence sempiternel,
Y aurait-il ce cri déchirant la nuit de l'inconscience ?
Y aurait-il cette parole séparant le Bien du Mal ?
Y aurait-il cette étincelle d'espoir dans la multitude du désespoir ?
Aurions-nous su le début et la fin de cette fable qu'est la vie des hommes en périodes de paix comme en périodes de guerres ?
Toute la réponse - telle une énigme - est dans la question et le questionnement de l'esprit en les seules saisons qui s'y prêtent et le permettent toujours :
- l'automne-hiver -
Fès, la veille du Nouvel an 2014.
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J'accuse,...
J'accuse les gens d'en haut de piétiner ceux d'en bas
J'accuse le Ciel de tomber en tornades de grêle
Sur les quartier des déshérités et les têtes en quenelles
J'accuse les hommes se voyant : hommes/femmes
contre les lois de la Nature
J'accuse les donneurs d'ordre de faire déclarer la guerre
aux enfants qui veulent encore vivre
aux femmes qui veulent encore enfanter
J'accuse les derviches tourneurs qui arrêtent le Temps
J'accuse les juges qui font pencher la pendule
J'accuse la parole qui s'est tue
J'accuse le silence bavard
J'accuse le Soleil qui brille pour tous
J'accuse l'air qui pollue notre existence
Je m'accuse de nonchalance et de croyance aveugle depuis toujours
Je vous accuse d'attendre à la gare un train qui ne passe pas
J'accuse l'amnésie collective qui nous aveugle le regard
J'accuse la mémoire qui éclate en fragments de petites histoires anonymes
J'accuse,...
J'accuse la Vérité d'être muette
devant les sacrifices sur les autels des bourreaux, vampires assoiffés de sang
et des guerres et encore des guerres
J'accuse la profanation de la mémoire des Hommes, de leur sépulture
quel que soit leur Croyance
J'accuse le reste de l'humanité qui défile sur les stands de mode en vogue
J'accuse le peu de raison qui nous reste à l'ultime oraison
J'accuse nos faits et gestes mimant notre histoire
renvoyant notre géographie aux calendes grecques
à travers l'espace stellaire
J'accuse les âmes errantes et le supplice de la bombe qui n'en finit pas
J'accuse l'entêtement de l'égoïsme devant le bonheur collectif partagé
J'accuse, j'accuse, j'accuse, j'accuse,
Fès, le 18/01/2014.